Imagerie neurologique et ophtalmologique

Table des matières

Renseignements cliniques

Patiente de 60 ans chez qui l’examen ophtalmologique a révélé une hémianopsie bi-nasale.

Question

S’agit-il d’une tumeur de l’hypophyse ?

Descriptif

Lésion nodulaire sellaire (flèches blanches) avec extension supra-sellaire, centrée sur le planum sphénoïdal, en hypersignal FLAIR*, hypo-intense en T1* avec une prise de contraste significative et homogène. Dans sa partie supérieure, la lésion exerce un effet de masse sur le chiasma optique ainsi que sur les structures pré, rétro, infra et latéro-sellaires. On note un épaississement dural (« dural tail ») antérieur (flèche jaune sur la page de droite). Pas de composante kystique ni hémorragique. L’artère carotide interne et le sinus caverneux sont perméables. L’exploration de l’ensemble du cerveau est sans particularité. Pas d’anomalie focale après injection de produit de contraste (gadolinium*). La posthypophyse n’est pas individualisable. Pas d’anomalie des sinus caverneux. Intégrité des citernes supra-sellaires et opto-chiasmatiques. Bonne aération du sinus sphénoïdal.

Conclusion

Masse supra-sellaire centrée sur le planum sphénoïdal, avec extension intra- et latéro-sellaire évoquant un méningiome. La glande hypophysaire est laminée, non discernable.

Diagnostic histo-pathologique

Méningiome transitionnel, OMS grade 1

Renseignements cliniques

Patiente de 85 ans se plaignant de céphalées intermittentes accompagnées d’un épisode de troubles visuels mal définis.

Question

Quelle étiologie ? Vasculaire, tumorale ?

Description

Élargissement de la gaine des deux nerfs optiques (flèches jaunes), sans thrombophlébite ni processus tumoral. Pas d’aplatissement manifeste de la face postérieure des deux globes oculaires. Bombement papillaire du côté droit pouvant faire évoquer un œdème papillaire.

Conclusion

Pas d’AVC ni de processus inflammatoire. Une hypertension intracrânienne bénigne est à considérer d’autant plus que l’association céphalées-troubles visuels en constitue la manifestation clinique habituelle.

Renseignements cliniques

Cette patiente de 80 ans se plaint de céphalées, de sévères névralgies de la face (territoire de la première branche du trijumeau soit V1) et décrit avoir perçu un souffle ou un bruit dans la région oculaire. A l’examen clinique, on note une exophtalmie pulsatile (protrusion pulsatile des globes oculaires) et une dilatation des veines épisclérales accompagnée d’un chémosis (gonflement de la conjonctive) et d’un œdème palpébral.

Question

Y a-t-il une lésion vasculaire cérébrale ?

Description

IRM: Outre une exophtalmie à gauche, on observe une dilatation et un rehaussement précoce de la veine ophtalmique supérieure (flèches jaunes).

Description

A l’angio-IRM dynamique on note une opacification précoce et une dilatation du sinus caverneux (flèche jaune) ainsi qu’une dilatation et une artérialisation (flèche bleue) de la veine ophtalmique dont le diamètre est de 3,5 mm à gauche (versus 3 mm à droite).

Exophtalmie : grades

Descriptif

En ce qui concerne les vaisseaux des troncs supra-aortiques, on observe des tortuosités veineuses unilatérales gauches avec « artérialisation » (flèches jaunes) des veines jugulaires pouvant être en rapport avec une fistule carotido-caverneuse. Les axes artériels carotido-vertébraux sont de calibres conservés sans hypersignal T1*.

Conclusion

Fistule carotido-caverneuse (FCC) gauche à bas débit, avec individualisation au niveau cervical d’un peloton vasculaire varicoïde résultant de la FCC. A confronter à un avis neuro-ophtalmologique en vue d’une angiographie sélective des carotides interne et externe gauches, suivie d’un éventuel traitement endovasculaire.

Renseignements cliniques

Patient de 60 ans présentant une diplopie depuis plus de 2 semaines. Hypertension artérielle traitée.

Question

A quoi correspond l’anomalie vasculaire sur la coupe frontale de l’IRM injectée ci-dessous ?

Description

Petit anévrisme sacciforme de 3,5 mm de diamètre, et 2,5 mm de largeur avec un collet de 1,5 mm développé au dépens de la paroi postérieure du segment proximal de l’artère sylvienne gauche. Pas d’argument en faveur d’une dissection artérielle.

Conclusion

Petit anévrisme de l’artère sylvienne gauche (3,5 x 2,5 mm). Pas de lésion hémorragique, ni ischémique, ni inflammatoire, ni évolutive notable.

Commentaires

En absence de facteur de risque cardiovasculaire, hormis l’hypertension artérielle qui est bien contrôlée, la lésion a été estimée à faible risque par le neurochirurgien. Une imagerie IRM dans 3 à 5 ans après le diagnostic est recommandée . La découverte de cet anévrysme est fortuite, sans relation avec la symptomatologie ayant conduit à demander cette imagerie. La diplopie reste inexpliquée par l’IRM.

Renseignements cliniques

Patiente de 80 ans pour qui l’ophtalmologue demande une imagerie en urgence car il a constaté un œdème papillaire à droite.

Question

Processus tumoral ?

Description

Processus expansif extra-axial de la pointe du lobe temporal droit mesurant 24 x 15 x 17 mm aux contours nets et réguliers. Absence de composante œdémateuse péri-lésionnelle. Après injection, le rehaussement est intense et homogène avec ébauche de « dural tail ».

Conclusion

Processus expansif de la convexité temporale antérieure droite évocateur d’un méningiome.

Renseignements cliniques

Patiente de 50 ans qui se plaint d’un gonflement douloureux de l’œil gauche, en péjoration malgré le traitement. Son médecin souhaite exclure une extension rétro-septal avec un abcès rétro-orbitaire.

Question

Y a-t-il un abcès de la glande lacrymale ?

Description

Aspect tuméfié et infiltré de la glande lacrymale gauche au sein de laquelle on individualise une structure kystique antéro-inférieure mesurée à 7 x 4 mm de diamètre dans le plan transversal et 6 mm de longueur. Absence de restriction de la diffusion* et baisse de l’ADC*. Rehaussement* périphérique englobant les prolongements antérieur et postérieur.

À l’échographie ci-dessus, les « septats » intra-kystiques se traduisent par des structures linéaires millimétriques hyperéchogènes* pouvant en imposer pour une origine ciliaire.

Conclusion

Lésion kystique infra-centimétrique développée au sein de la glande lacrymale gauche totalement infiltrée, de même les parties molles sous-cutanées, ce qui fait évoquer une origine rétentionnelle à type de Dacryops. L’hypothèse d’une incrustation pilleuse avec transformation kystique secondaire est probable.

Renseignements cliniques

Ce patient de 75 ans consulte à cause de l’installation en quelques semaines d’une induration de la paupière supérieure droite. Avant de pratiquer une biopsie, l’ophtalmologue souhaite connaître l’extension rétro-orbitaire ou l’existence possible d’une localisation intra-crânienne.

Question

Pathologie de la glande lacrymale uniquement ?

Description

Masse de la glande lacrymale droite mesurant 24 mm de diamètre antéropostérieur x 5 mm de diamètre transverse x 30 mm de diamètre crânio-caudal, caractérisée par un hyposignal T1-T2* homogène, une restriction de la diffusion manifeste avec ADC* bas en imagerie de diffusion*, faiblement rehaussée par le produit de contraste en son centre contrairement à sa périphérie où le rehaussement* est manifeste. Cette masse est en contact étroit avec le globe oculaire, sans signe d’infiltration.

Conclusion

Processus expansif de la glande lacrymale droite présentant des caractéristiques en faveur d’une origine non épithéliale de type lymphome plutôt que d’une origine épithéliale type adénome pléomorphe

Diagnostic histo-pathologique : Lymphome folliculaire de grade I

Renseignements cliniques

Patiente de 40 ans qui consulte en raison d’une masse visible, cliniquement suspecte dans la région latéro-externe de son orbite gauche. Son médecin est inquiet quant à une extension rétro-orbitaire.

Question

L’imagerie évoque-t-elle une possible malignité ?

Description

Mise en évidence d’une formation kystique pure (5,2 x 2,7 mm) jouxtant le bord inférieur de la glande lacrymale gauche, sans rehaussement* pariétal, ni infiltration des plans adjacents.

Parfaite définition du cône musculaire des deux côtés, sans anomalie de signal objectivée tant avant qu’après l’injection de contraste. Parfaite homogénéité de la graisse intra-orbitaire tant en intra qu’extra-conique, sans anomalie du signal décelée. Parfaite définition des nerfs optiques sur tout leur trajet des deux côtés, sans anomalie de signal qui pourrait évoquer une névrite rétro-orbitaire.

Conclusion

Formation kystique pure, infracentimétrique, jouxtant la glande lacrymale gauche, clairement bénigne. L’encéphale est sans particularité.

Renseignements cliniques

Patiente de 40 ans se plaignant d’un larmoiement chronique avec suspicion d’obstruction des voies lacrymales depuis des mois, sans anomalie notable à l’examen ophtalmologique.

Question

Pathologie des voies lacrymales ?

Description

Le canal lacrymo-nasal gauche présente un comblement partiel, alors que le canal droit est totalement comblé (flèches jaunes). Status post méatotomie et turbinectomie (flèche blanche).

Conclusion

Comblement muqueux des canaux lacrymo-nasaux, sans compression extrinsèque.

Renseignements cliniques

Patient de 35 ans ayant subi un traumatisme du massif facial avec hématome oculaire gauche. Depuis lors, il présente des troubles de l’oculomotricité et une hypoesthésie du trijumeau (V2) à gauche.

Questions

Y a-t-il une fracture sous-jacente ? Si oui, quelles en seraient les complications ?

Description

Orbites : A gauche, large fracture-enfoncement comminutive des parois médiales (flèche jaune) et inférieures (flèche bleue) avec incarcération graisseuse et pneumo-orbite (flèches vertes) . A noter que le trait de fracture passe par le canal infra-orbitaire. À droite, pas d’anomalie.

Conclusion

Fracture de type « blow out » de l’orbite gauche intéressant les parois médiale et inférieure, et passant par le canal infra-orbitaire, avec incarcération graisseuse et pneumo-orbite. Ici la complication est liée au risque de lésion du nerf infra-orbitaire (trijumeau V2). Un avis chirurgical est recommandé.